Les différentes sortes de terre utilisées en poterie

Le choix de la terre

Il existe différentes sortes de terres utilisées en poterie, on les distinguent essentiellement par leur tenu au feu et les différents usages qui peuvent en être faits. Elles peuvent être reconstituées à partir de leurs divers éléments physico-chimiques argileux: silice, kaolin, feldspath etc. Mais le plus souvent, en usage artisanal, on leur préfère des terres issues de carrières naturelles. 

Terre à grès reconstituée de fabrication espagnole

La faïence

Les terres qui cuisent aux environs de 1100 degrés sont des terres à faïence on retrouve dans cette catégorie beaucoup de poterie traditionnelles. Dans la région : faïences de Malicorne, en Bretagne faïence de Saint Brieuc, faïences de Gien près d’Orléans, manufacture de Sèvres près de Paris etc. elles permettent des décors assez fins avec un rendu de couleurs plus facilement maîtrisable que lorsqu’on cuit à plus haute température. La terre à faïence ne se vitrifiant pas à sa température de cuisson, elle est également plus fragile et reste poreuse si elle n’est pas émaillée. Elle a constitué l’essentiel de la céramique de luxe jusqu’au dix huitième  siècle. Il y a des carrières de terre à faïence dans la Maine et Loire près d’Ancenis au Fuilet dans les Mauges.

Faïence Joel Baudouin
faïence Joël Baudouin années soixante Vallauris

La porcelaine

La porcelaine est la terre qui cuit à la plus haute température, environ 1300 degrés. Elle est plus difficile à tourner à la main et elle est le plus souvent produite par la technique du coulage. On l’amène à l’état liquide et on la coule dans des moules en plâtre qui vont lui donner sa forme. Le plâtre absorbe l’eau du mélange et après un temps de séchage, on ouvre le moule et on sort la pièce partiellement sèche (à la consistance du cuir). Il ne reste plus qu’à lui appliquer les finitions nécessaires avant de la faire sécher complètement en vue d’une première cuisson. Au début du dix-neuvième siècle, la faïence est supplantée par la porcelaine dans les intérieurs bourgeois.  La production prend un caractère plus industriel grâce aux techniques du coulage et les manufactures de Limoges connaissent un grand succès.

Le grès

Le grès est constitué de terres pouvant résister à des température de cuisson aux environ de 1250 degrés. A cette température, la terre se vitrifie et devient beaucoup plus dure que la faïence. Le grès était déjà en usage à l’époque médiévale et servait pour les productions utilitaires qui pouvaient être recouvertes d’une glaçure notamment grâce à l’utilisation du sel (grès au sel) mais le plus souvent d’engobes, une couche d’émail faite de diverses argiles pigmentées. Ce sont ces techniques d’émaillage que l’on retrouve aussi dans les productions de l’antiquité méditerranéenne. La terre à grès est souvent moins raffinée que la faïence ou la porcelaine et les potiers savent tirer partie des imperfections qui résultent de la fusion de ces impuretés comme la pyrite de  fer qui vient teinter les émaux  grâce à la technique de cuisson dite réductrice. Les principales carrières d’argile à grès en France se trouvent dans la région centre : Saint Amand  Monrond, dans l’Est ou le Sud-est, Saint-Uze. Du fait de sa dureté et de sa résistance aux agressions chimiques, la terre à grès ou grès cérame est également utilisée pour la fabrication de carrelages de sol, grès de Saintonge par exemple.

Terre à grès de Saint Amnd chamotée
Terre à grès de Saint Amand chamotée







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